Les sabots et les chaussures traditionnelles biroussanes

Les Biroussans portent des sabots typiques de certaines vallées du Castillonnais. En effet, ils ont la forme de gondoles, avec une pointe plus ou moins longue. Dans la pratique quotidienne, la pointe courte du sabot sert à enlever la terre ou la neige accumulée sous la semelle cloutée après une dure journée de labeur. Cependant, pour les jours de grandes fêtes, les biroussans portent des souliers de cuir. Suite à l’invasion des Maures, le sabot à longue pointe apparait dans la vallée de Bethmale. Dès la fin des années 1950, il est repris dans les vallées voisines telles que le Biros. Les sabots spectaculaires sont devenus l’un des éléments remarquables du costume Biroussan.

La légende des sabots de Bethmale

Au IXème siècle, les Maures envahirent le Midi de la France et surtout les Pyrénées. De ce fait, ils s’installèrent dans la vallée de Bethmale. Ainsi, durant leur occupation, le fils du chef s’éprit de la plus jolie fille de la vallée qui était déjà fiancée au pâtre chasseur d’isards Darnert. Trahi, ce dernier se retrancha dans la montagne avec ses compagnons pour organiser une vengeance. 

Darnert déracina deux noyers dont la base formait un angle droit avec les racines. Puis, à l’aide d’une hache et d’un couteau, il tailla et creusa une paire de sabots (esclops) ayant la forme d’un croissant de lune avec une longue pointe effilée comme un dard. Un jour, les pâtres, avec Darnert à leur tête, firent retentir les « hiulets » et livrèrent un rude combat d’où ils sortirent vainqueurs. Fiers et vengés, ils défilèrent alors dans le village. Darnert, chaussant ses sabots à longues pointes, avait planté le cœur de la bethmalaise infidèle à gauche et celui du Maure à droite.

Depuis ce temps-là, le soir de Noël, le fiancé offre à sa fiancée une paire de sabots à longues pointes, habillés de cuir et richement décorés de pointes dorées dessinant un cœur sur le dessus du sabot. En ce sens, ce présent symbolise l’amour qu’il lui porte. En effet, étant très difficile à réaliser, on dit que  « plus la pointe est longue, plus l’amour est ardent ! ». C’est pourquoi, en retour, la fiancée lui offre un tricot en laine brodé de velours et une bourse empanachée de rubans, de paillettes ou de jais.

Le sabot aujourd’hui

Aujourd’hui, rares sont les artisans capables de fabriquer de tels sabots. Ainsi, dans le Couserans, il ne reste que Pascal Jusot, artisan sabotier depuis 1984, installé dans la vallée de Bethmale. Son savoir-faire a reçu le label « entreprise du patrimoine vivant ».

Voir aussi :

>> le costume de fête

>> le costume de travail

>> le patrimoine biroussan

>> le costume enfant